TICHY
A une quinzaine de kilomètres de Bougie se trouve une agréable station balnéaire – Tichy. La route qui va de Bougie à Djidjelli est une des plus pitoresques et des plus sauvages de la côte algérienne. Sinueuse et parfois taillée dans le roc, telle un serpent, elle longe la Méditerranée . Arrivé à Tichy on peut voir des deux côtés de la route de
jolies petites maisons et leur jardin se penchant en dégringolade vers la mer.
Parmi tous les sites qui longent cette route (Cap Carbon, Sidi-Yaya ou bien Cap Bouak) le Cap Tichy a ma préférence. J’ai vécu dans cet endroit merveilleux et je n’ai jamais pu
l’oublier.
Baignades, pique-niques, ou bien on s’installait à la table de la « Grande Terrasse », restaurant connu de tous les Bougiotes. On y dégustait d’excellents fruits de mer et tout cela
accompagné d’un bon vin rosé de la région (l’alcotest n’existait pas à cette
époque !).
De la terrasse du restaurant on avait vue d’une grande beauté sur la baie. Parfois la nuit et par temps clair on pouvait apercevoir les lumières de Djidjelli. Presque en face de la « Grande Terrasse » se trouvait,
parait-il, l’auberge Hôtel deTichy, mais je n’ai connu cet endroit que, comme
P.C. du 57e R.I., régiment de Bordeaux implanté ici, pendant les évènements*.
Il y avait également à Tichy une épicerie-dépôt de presse tenue par une charmante dame. Il s’exhalait de cet épicerie des senteurs mêlées d’épices et de fruits, parfums de nôtre Algérie. Par un sentier caillouteux, derrière l’auberge, je grimpais vers le petit village kabyle de Sidi-Ahmed. De là je pouvais admirer une vue d’ensemble de Tichy caressée par la mer. Instants inoubliables.
Malgré les « évènements » qui allaient bouleverser leur avenir, ils gardaient en 1958 une certaine confiance. Je n’ai, malheureusement, à compter de cette date, plus eu de contacts avec eux. Voilà mon petit retour sur mon passage à Tichy. Je salue chaleureusement tous les habitants, connus ou inconnus de Tichy.
Jacques VIDAl. |