TRACTS
D'ALGERlE Documents rares car très peu conservés, il est aujourd'hui impossible d'en faire un inventaire précis. Il semblerait que jusqu'en 1940 ce mode d'information soit inexistant, les journaux et les affiches étant les seuls moyens de communication de la presse écrite.
Le 8 Novembre 1942 avec 1e débarquement des Alliés en Afrique du Nord c'est par voie aérienne que les tracts seront largués sur aussi bien sur les villes et villages que sur les douars et mechtas, certains étant écrits en arabe.
Les événements de Sétif du 8 Mai 1945 et la période de reprise en main de la situation par les forces armées françaises s'accompagna aussi d'un largage de tracts, écrits en français et en arabe, sur les douars insurgés. Les mouvements nationalistes Algériens éditèrent à partir de 1930 des tracts en France et les firent circuler en Algérie dans les mosquées tout particulièrement. Aprés 1945, certains furent fabriqués en Syrie puis en Egypte. Durant les événements d'Algérie le FLN et le MNA eurent aussi recours à ce mode de propagande n'hésitant point à en adresser aux européens par voie postale. Fabriqués à partir de photocopieurs à alcool et toujours flanqués du cachet du mouvement, ils sont de qualité plus que médiocre ce qui les rend difficilement imitables. A partir de 1930 toute élection politique en publia quelques uns, mais c'est lors des dernières élections municipales de 1958 que le phénomène s'amplifia. Certains tracts furent d'une telle violence entre listes adverses, qu'aujourd'hui encore, des traces subsistent et subsisterons à jamais. Le village de Rouïba se distingua tout particulièrement. En possédant un, relatif à un candidat ayant changé de camp par rapport au précédent scrutin, intitulé " le caméléon ", un tel document aurait bien pu conduire son auteur devant un tribunal. L'armée française par son service d'action psychologique durant la période 1951-1962 en diffusa des milliers et des milliers, en arabe et en français, certains sous forme de dessins humoristiques, d'autres étant de véritables fascicules, souvent par largages aériens.
Les photocopieurs des différentes facultés d'Alger furent incontestablement les premiers fabriquants reliés par tous ceux qui disposaient d'un matériel de duplication. Aussi, aujourd'hui, il est très difficile de savoir si tel ou tel trac n'est pas une copie. Quand aux faux tracts OAS oeuvre des services spéciaux gaullistes qui furent d'ailleurs rares largués la plus part du temps d'une voiture lancée à pleine vitesse (qui plus d'une fois essuya quelques coups de feu), ils sont aujourd'hui très rares car il étaient systématiquement détruits sur place sans même être lus Pierre CARATERO |